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travail : impossibilité ?
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Auteur Message
poine



Inscrit le: 30 Jan 2016
Messages: 35

MessagePosté le: Mar 2 Fév 2016 - 16:42    Sujet du message: travail : impossibilité ? Répondre en citant

Revue du message précédent :

elovin a écrit:
Cela me déchire le cœur mais j'ai peur actuellement que tout recommence comme à chaque fois. Je vais encore me soigner mais je ne vois pas le bout du tunnel professionnel. Je suis aujourd'hui ultra négative : je ne me vois sur aucun poste, mes anciens métiers resurgissent et mes angoisses me bouffent. Je suis comme Kiwi en "conflit" avec le monde du travail.

Bonjour Elovin,

D'abord bravo quel courage et quelle lucidité ! Aujourd'hui je ne me sens pas très bien dans ma peau de prof, je suis en arrêt depuis quelques jours, et beaucoup de choses me prouvent que ce n'est pas du simple stress : je somatise parce que profondément ça me gave d'enseigner des trucs débiles à des adolescents que je ne sais pas par quel bout prendre.

Mais quand je vois par quoi tu es passée, je me dis que j'ai une chance folle ! J'espère vraiment que tu vas te sentir moins seule en fréquentant ce forum. Moi c'est ma première réponse, et quand je vois les souffrances exprimées ici, c'est vraiment la volonté de se serrer les coudes qui me saisit.

J'aime spécialement le topic : « aujourd'hui je suis arrivé à... »

Face à un ennemi impitoyable, il est bon de sentir une présence amicale et sincère. Merci Elovin, tu n'es pas seule.
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Deca
Bipote Turquoise

Hors ligne

Inscrit le: 28 Juil 2010
Messages: 151

MessagePosté le: Dim 14 Fév 2016 - 10:49    Sujet du message: travail : impossibilité ? Répondre en citant

Merci à Elovin d'avoir ouvert ce sujet passionnant (j'étudie la question et je le vis aussi).
Les réponses postées par tous sont d'une grande richesse pour éclairer sur les difficultés des bipolaires dans les organisations.

Depuis ma décision de réintégrer les fonctions enseignantes début janvier, j'ai rebroussé chemin quelques jours après.
J'étais paniqué face à l'idée de préparer des cours (des programmes auxquels je n'adhère que peu, des conditions de travail en dégradation permanente...)
J'ai donc décidé de rester dans le milieu administratif (volonté de ma conseillère en carrière également)
Juste avant les vacances soit il y a une dizaine de jours, ma chef d'établissement me fait venir dans son bureau : colère de sa part et infantilisation pour un déclencheur qui n'était pas de mon fait (fallait bien montrer son autorité à quelqu'un - mon N+1 étant absent). J'encaisse sans trop faiblir, dans mon bureau effondrement. Elle ose revenir me donner de nouvelles responsabilités (ça l'arrangeait) : je réponds oui oui en pensant (je ne reviendrais peut être jamais ici). A l'heure du départ, elle me souhaite une bonne après midi (a t elle pris conscience de son emportement injuistifié sur ma personne). Je quitte mon bureau le coeur gros puis en pleur à l'extérieur. Le jeudi, je suis arrêté jusqu'aux vacances...

Maintenant se pose la question pile ou face : je reprends dans une semaine ou pas. Pas sur, à voir avec mon médecin.

Déception : le lieu de travail est intéressant, la nature du travail aussi, mon chef N+1 est extra. Reste quelques collègues qui veulent me mettre dehors, masochistes elles aiment souffrir de cet univers administratif mais aussi pousser les nouveaux collègues dans ce type de relations. Il semble certain que ma personnalité atypique dérange encore.

Bon dimanche à tous
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emma16
Bipote Saphir

Hors ligne

Inscrit le: 17 Jan 2012
Messages: 517

MessagePosté le: Dim 14 Fév 2016 - 12:12    Sujet du message: travail : impossibilité ? Répondre en citant

bonjour deca,
moi aussi je flirt avec les arrêts maladies, mon travail m’intéressent un peu, mes collègues et ma chefs sont très sympathiques, mais je n'y arrive pas.
Je suis également fonctionnaire et les choses ne sont pas aussi roses qu'on pourrait le croire.
L'on me propose un bilan de compétence, mais je suis persuadée qu'à l'issu des conclusions, j'aurai droit à un merci au revoir. Trop peu de compétences, trop peu de résistance au stress. Il s vont faire en sorte de ne trouver aucun poste qui puisse me convenir, et hopp licenciement ou retraite pour invalidité.
Alors, je m'accroche, je déteste chaque jour qui passe, je haie le samedi, veille du dimanche, veille du lundiii.
Est-ce vraiment une solutions ? L'infirmière psy de l'hopital de jour et ma psychiatre et mon psychologue ont l'air de penser que s'accrocher est la seule solution, jusqu'au jour ou ma santé ne tiendra plus. Mais j'ai aussi tendance à me dire qu'il serait honorable de prendre ma vie en main sans passer pa la case dépression.
Je ne sais pas trop on j'en suis.
Bon dimanche
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Deca
Bipote Turquoise

Hors ligne

Inscrit le: 28 Juil 2010
Messages: 151

MessagePosté le: Dim 14 Fév 2016 - 12:38    Sujet du message: travail : impossibilité ? Répondre en citant

bonjour emma,
et pourtant nous vivons dans la plus belle région de France... ça devrait aider ou serait ce ces satanées grisailles et autres tempêtes qui nous portent vers des humeurs extrêmes (le Breton serait il irritable et peu malléable ?) Je ris
Plus j'avance moi aussi et plus je vois la porte de sortie approcher et c'est moi le déclencheur de cet état de fait (j'ai demandé le poste adapté mais l'expérience est totalement différente de mes représentations : je croyais que j'allais m'intégrer facilement dans ce nouveau monde or je ne suis pas (ou pas encore) compatible avec l'esprit administratif et son autorité).
Je commence à penser sérieusement invalidité (peut être avec l'espoir de trouver un job complémentaire dans le privé qui me plairait). Mais difficile de prévoir le montant de la pension et inquiétude quand à ma capacité à vivre de cette pension (un emprunt immobilier me met le fil à la patte)
Je vais voir ce que la suite va donner au retrour des vacances (vacances qui ne me permettent toujours pas de vidanger ma mémoire)
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Ada
Bipote Emeraude

Hors ligne

Inscrit le: 08 Mar 2011
Messages: 42

MessagePosté le: Dim 14 Fév 2016 - 13:17    Sujet du message: travail : impossibilité ? Répondre en citant

Bonjour à tous,

Moi aussi je travaille, je suis fonctionnaire, sur un poste administratif, et je sais comme il est difficile de travailler quand on est bipolaire : supporter les effets secondaires des médicaments, traverser des périodes de dépression sans s'arrêter, supporter le stress et ses collègues...
Néanmoins je m'accroche, car c'est une chance de pouvoir travailler. Cependant, j'ai besoin d'un poste adapté. Cela ne sert à rien de se mettre constamment dans le rouge.
Je voulais vous apporter mon expérience. Mon employeur m'a aussi fait passer des tests, bilan de compétences et expertise psy par un cabinet conseil. Les syndicats m'avait bien prévenue que ce genre de document servait surtout à prouver que l'on ne pouvait pas nous aménager de poste. Il faut être donc très positif, parler de ses qualités, aptitudes...Les tests de QI que l'on m'a fait passer étaient bons, bien sûr le problème n'est pas là. J'ai évoqué un poste sans trop de stress, dans une petite équipe, au calme, avec des tâches administratives simples, des tâches réalisables mêmes en période de dépression. Mais il faut éviter les restrictions. J'ai obtenu un poste à 80%. C'est plus difficile financièrement, mais si cela me permait de pouvoir travailler encore longtemps, c'est positif. Pendant les périodes difficiles, je me dis que j'ai de la chance de travailler, que j'ai toujours la possibilité de passer en invalidité, mais je pense que c'est plus épanouissant d'être actif. Et le stress, les critiques, il faut réussir à s'en détacher, comme font les gens qui vont bien, et aller de l'avant...
Voilà pour mon expérience. J'espère pouvoir continuer à travailler encore longtemps...
Bon courage à vous...
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MessagePosté le: Aujourd’hui à 10:35    Sujet du message: travail : impossibilité ?

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girl anachronism
Bipote Saphir

Hors ligne

Inscrit le: 12 Déc 2011
Messages: 1 126

MessagePosté le: Dim 14 Fév 2016 - 14:23    Sujet du message: travail : impossibilité ? Répondre en citant

Bonjour,

Je suis aussi fonctionnaire et je vous comprends tout à fait. J'ai pu obtenir un poste en télétravail après de nombreuses démarches, un vrai parcours du combattant. Le télétravail soulage du stress inhérent au fait de devoir travailler avec des collègues non bipolaires et permet de travailler à son rythme, mais il y a aussi des difficultés spécifiques au télétravail.

La coupure maison/travail n'est pas innée, il faut une bonne discipline et une grande capacité à travailler en autonomie.
Il y a aussi la famille et les amis qui doivent apprendre à respecter votre temps de travail: je suis chez moi mais je ne peux pas recevoir de visites car je travaille. Je peux sortir m'aérer mais ça, c'est parce que j'en ai besoin pour mieux pouvoir me remettre au travail.
Cela oblige à s'affirmer davantage par rapport à son entourage, on est obligé de fixer ses propres règles.

Pour moi, c'est la meilleure formule de travail, celle qui est bien adaptée aux troubles bipolaires. Mais je reconnais qu'il y a des périodes un peu difficiles, en particulier quand on sent que l'humeur dégringole, que le cerveau rame et qu'il faut envers et contre tout respecter les échéances.
Je travaille à temps plein, ce n'est pas toujours facile mais tant que j'y arrive, je ne demande pas d'aménagement.
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elovin
Bipote Emeraude

Hors ligne

Inscrit le: 04 Jan 2016
Messages: 30

MessagePosté le: Lun 15 Fév 2016 - 12:16    Sujet du message: travail : impossibilité ? Répondre en citant

Bonjour à tous,

après quelques jours d'absence, je reviens sur le forum et les messages me touchent.

Ta situation, Deca, continue malheureusement à ressembler à la mienne. Les fonctions administratives ne sont pas plus "simples" mais seulement différentes et j'ai encore du mal à comprendre que les conseiller en orientation n'explique pas correctement cet état de fait et continue de proposer systématiquement aux enseignants une reconversion administrative en leur faisant miroiter monts et merveilles. Mais ils oublient de préciser que le stress est également extrêmement présent, la hiérarchie très pesante sans parler des collègues qui râlent souvent à longueur de journée et souvent critiquent la personne qui vient juste de sortir du bureau.

Le télétravail, c'est effectivement mon rêve. Pour le moment, je vais quand même passer en CLD et essayer de me reconstruire puis j'essayerai également le télétravail qui reste la seule solution pour moi. A mon age, c'est difficile de dire cela, mais j'ai tellement tenté de postes différents que je ne peux plus envisager hiérarchie et collègues nombreux.

J'aurai encore une réflexion : je ne suis absolument pas convaincue qu'il faille tenir le coup le plus possible sans "s’écouter" et attendre que l'on craque. Je l'ai tellement fait que, pour moi, ce n'est que refuser l’inéluctable et du coup, le jour ou je ne peux plus aller au boulot, je tombe dans une dépression profonde et dois impérativement changer de poste. Je n'arrive pas à me remettre de mon dernier poste car tous les jours, je faisais comme toi, Emma, je serrais les dents, souffrais mais surtout devais tenir le coup. Pourquoi? au cause du regard des autres qui ne pouvaient comprendre, à cause de ma famille que je ne voulais pas faire souffrir. Résultat, mon mari m'a posé un "ultimatum" et "interdit" de retourner au travail début janvier et je pleure encore presque tous les jours.

En ce qui concerne l'invalidité, la MGEN complète et cela te permettrait effectivement Deca de poursuivre peut être tes projets de devenir formateur, je crois, et la plupart des assurances de crédit prennent en charge, généralement, une année de crédit en cas d’arrêt pour troubles neurologiques.

Bonne journée à tous
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Dédéjr
Bipote Turquoise

Hors ligne

Inscrit le: 02 Aoû 2011
Messages: 174

MessagePosté le: Mer 24 Fév 2016 - 23:54    Sujet du message: travail : impossibilité ? Répondre en citant

Le plus long travail j'ai eu était un peu près un an et neuf mois, le plus court moins de deux semaines.....

Sans exagérer je crois j'ai eu plus de vingt boulot dans ma vie!

Je travail plus depuis 2009

Salut
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Siggy
Bipote Emeraude

Hors ligne

Inscrit le: 23 Mai 2015
Messages: 34

MessagePosté le: Lun 29 Fév 2016 - 00:12    Sujet du message: travail : impossibilité ? Répondre en citant

Yarrr !

Ça fait 5 ans que je suis hotlineuse et depuis 2 ans c'est vraiment la croix et la bannière pour supporter mon taff au quotidien. J'ai pas le choix alors je fais le taff mais c'est vraiment pas un boulot pour bipo Neutral
Quand j'ai des clients au téléphone (des praticiens de la santé en plus, le comble), j'ai envie d'en étriper certains, de les envoyer balader. Et je commence à ouvrir ma grande gueule sur l'incompétence des programmeurs de notre logiciel. Me suis déjà faite convoquée pour me dire que c'était pas bien, toussa blabla. Sans avertissement cependant.

Mais voilà, c'est vraiment pas un métier compatible... J'suis souvent en arrêt maladie parce que je ne supporte plus le genre humain de manière générale et les gros boulets en particulier.

C'est vrai que le télétravail est une bonne solution, j'ai pu en faire dans mon ancien poste (mais la boite a fermé) et j'étais tranquillement au chaud, chez moi dans un environnement sécurisant. Et si j'avais besoin de pleurer un coup pour me soulager du stress, je pouvais le faire sans souci. C'est une vraie solution pour un bipo je trouve.
Pas de transports donc moins de fatigue ou de risque d'accident dû au combo magnifique voiture+médicaments. Pas de collègue chiants/relous/beauf qui viennent nous raconter ce qu'ils ont fait de leur we.
Bref c'est une des solutions les plus adaptées à mon sens.
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mayelle
Bipote Emeraude

Hors ligne

Inscrit le: 26 Fév 2016
Messages: 33

MessagePosté le: Lun 29 Fév 2016 - 13:16    Sujet du message: travail : impossibilité ? Répondre en citant

que de témoignages intéressants !

Pour ma part je suis psychologue. Avec des adolescents difficiles, voire violents. La place du spychologue dans uen strucure, quelle qu'elle soit étant déjà border-line (haha!), c'est souvent que je me retrouve en difficulté. Ca dépend des équipes, mais comme beaucoup de bipotes je suis très sensible aux ambiances et sentiments environnants. Ca tient très bien au niveau des entrtiens, de mon travail en lui me^me.
Par contre je suis très vite en souffrance au niveau de l'équipe. Qui pourtant n'est au courant de rien hein. mais les équipes de manière générale peinent à bosser avc le psy de la structure surtout lorsque ça fait longtemps qu'il n'y en a pas eu. Bref. Et de fait je me sens rejetée inutile et mal-aimée très facilement. mode Caliméro-on ;)
Ce que bien sûr je ne montre pas. Je verrouille. Mais je pense que des remarques anodines pour beaucoup chez nous sont prises de plein fouet et dans le monde du travail il s'agit de faire bonne figure. De rester "pro"... Ce qui signifierait sans mettre de "perso" ...
Dur.

Sur un autre de mes boulot j'ai été en arrêt 3 mois, ma N+1 était au courant et elle a super bien gèrer le truc. En meme temps elle est psy, donc ca aide à saisir que ca ne veut pas dire incompétence. Je m'étais sentie très soutenue. Ici personne n'est au courant, et vu leur discours et leurs mots en réunion sur certains jeunes accueillis je ne leur en dirai rien du tout !! Surprised
Elovin, par contre au risque de te décourager, la fonction publique est déjà un univers de violences psychqiues permanentes et sous jacentes... Prends soin de toi. Protège toi. :)
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